Monde: Après l’appel entre Trump et Poutine, l’Ukraine martèle son ouverture à des négociations

Après les deux heures d’échanges entre les présidents américain Donald Trump et russe Vladimir Poutine, l’Ukraine se réveille toujours sans aucune avancée sur un éventuel cessez-le-feu. C'est sans surprise pour la population qui est sous le feu russe quotidien, mais le président Volodymyr Zelensky en a profité lundi 19 mai pour rappeler que l’Ukraine est toujours ouverte aux négociations et à un cessez-le-feu inconditionnel.
Alors que les Ukrainiens ont à nouveau été sous le coup d'une nouvelle attaque nocturne de plus d'une centaine de drones russes lancés contre l'ensemble du pays, Volodymyr Zelensky a rappelé la position de l'Ukraine : prête à s'asseoir à la table des négociations et à envisager ces pourparlers, que ce soit au Vatican, en Turquie ou ailleurs, indique notre correspondante à Kiev, Emmanuelle Chaze.
Mais il a averti : constitutionnellement, en tant que président de l'Ukraine, il lui est impossible d'amputer le territoire ukrainien ou de retirer les troupes ukrainiennes des cinq régions partiellement ou entièrement occupées illégalement par la Russie – soit la péninsule de Crimée, les régions de Donetsk, Lougansk, Kherson et Zaporijjia. Non seulement parce que ces territoires appartiennent à l'Ukraine, selon la Constitution et le droit international, mais aussi parce que des millions d'Ukrainiens y vivent toujours malgré les pressions russes.
De plus, s’y déroulent aussi des déplacements de population, dont les déportations d'enfants ukrainiens vers la Russie.
Côté humanitaire justement, Volodymyr Zelensky a précisé avoir évoqué lors de son propre échange téléphonique avec le président Donald Trump l'échange des 1 000 prisonniers de guerre négocié à Istanbul le 16 mai dernier. Alors que le président ukrainien s'est entretenu à deux reprises avec son homologue américain — avant et après l'échange avec Vladimir Poutine -, Donald Trump continue à affirmer qu'il ne sait toujours pas si l'Ukraine est prête à des négociations.
Réactions de la communauté internationale
Alors que les ministres de la Défense de l’Union européenne se réunissent à Bruxelles mardi 20 mai, la cheffe de la diplomatie européenne Kaja Kallas a déclaré que l’UE espère une « réaction forte » de la part des États-Unis si la Russie continue à refuser un cessez-le-feu en Ukraine. « Les États-Unis ont déclaré que si la Russie n'acceptait pas un cessez-le-feu inconditionnel, il y aurait des conséquences. Nous voulons donc voir ces conséquences », a-t-elle déclaré peu avant le début de la réunion. « Il est important, comme nous l'avons tous dit, c’est-à-dire les 27 pays membres, qu'il y ait un cessez-le-feu total et inconditionnel. L'Ukraine a déjà accepté ce cessez-le-feu il y a 60 jours ou plus, et nous avons convenu que si la Russie n'acceptait pas, comme nous avons pu le constater hier, nous augmenterions la pression. Nous nous mettons d'accord sur le 17e paquet de sanctions aujourd'hui, mais nous continuons à travailler sur le prochain paquet de sanctions fortes afin d'accroître la pression sur la Russie pour qu'elle veuille aussi la paix ».
Pour l’Allemagne, l'entretien téléphonique russo-américain a montré que Vladimir Poutine n'était « pas prêt à des concessions » sur l'Ukraine. À son arrivée pour la réunion à Bruxelles, le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, estime que le président russe « n'est toujours pas prêt à faire des concessions et ne parle que d'un cessez-le-feu à ses conditions ».
Selon Berlin, les principaux alliés européens de l'Ukraine se sont entendus pour « accroître la pression » sur Moscou en renforçant les sanctions. L'UE doit formellement adopter mardi un 17e « paquet » de sanctions contre Moscou, qui cible de nouveaux pétroliers « fantômes » utilisés pour contourner les sanctions déjà existantes, destinées à limiter les exportations de pétrole russe.
Un 18e « paquet » déjà en discussions, prévoit en particulier « des sanctions sur Nord Stream 1 et Nord Stream 2 », avait souligné la semaine dernière la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
La Chine, elle, a apporté son soutien mardi à un « dialogue direct » entre Moscou et Kiev, après l'annonce par Donald Trump du démarrage « immédiat » de négociations entre ces deux pays en vue d'un cessez-le-feu. « La Chine soutient tous les efforts visant à rétablir la paix », a réagi mardi lors d'un point presse régulier Mao Ning, une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères. « Nous soutenons le dialogue direct et les négociations entre la Russie et l'Ukraine, ainsi qu'une solution politique à la crise », a-t-elle souligné.
Avec la RFI
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