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Natioins-Unies: Craig Mokhiber démissionne, symbole d'un monde divisé sur l'offensive à Gaza

Craig Mokhiber, directeur du bureau de New York du Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme, a remis sa démission fin octobre pour dénoncer les bombardements israéliens sur Gaza, qualifiés de "génocide", ainsi que la "complicité" des gouvernements occidentaux.
En effet, c'est une lettre de démission peu relayée par les médias francophones, mais qui, depuis une semaine, fait le tour des réseaux sociaux. Dans cette missive adressée samedi 28 octobre à Volker Türk, le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme, Craig Mokhiber, directeur du bureau de New York, explique quitter ses fonctions pour dénoncer "un génocide qui se déroule sous nos yeux" à Gaza.
"Le massacre à grande échelle des Palestiniens, fondé sur une idéologie ethno-nationaliste coloniale, dans la continuité de décennies de persécution systématique et de purges […], ainsi que les déclarations explicites de dirigeants au sein du gouvernement et de l’armée israélienne, ne laissent plus de place au doute ou au débat", déplore ce diplomate expérimenté qui a été conseillé principal en matière de droits humains dans les Territoires palestiniens, en Afghanistan et au Soudan.
Selon lui, l'ONU a déjà échoué à empêcher les génocides précédents contre les Tutsi au Rwanda, les Musulmans de Bosnie, les Yazidis au Kurdistan irakien et les Rohingya en Birmanie. "Monsieur le haut-commissaire, nous échouons à nouveau", écrit-il dans une lettre qui ne mentionne pas les massacres du 7 octobre ayant marqué le début du dernier cycle de violence.
 Au moins 1 400 personnes, dont une majorité de civils, ont été tuées dans les attaques du Hamas tandis que les bombardements israéliens ont fait près de 10 000 morts à Gaza, en majorité des civils également, selon le mouvement islamiste palestinien.
Craig Mokhiber pointe également la "complicité" des gouvernements occidentaux dans l'offensive menée par l'État hébreu sur l'enclave palestinienne.
"Non seulement ces gouvernements refusent de remplir leurs obligations au regard des traités pour assurer le respect des conventions de Genève, mais ils fournissent des armes et des renseignements et ils couvrent politiquement et diplomatiquement les atrocités commises par Israël", s'insurge le diplomate américain, réputé proche de la cause palestinienne.
 
Prise de distance de l'ONU
Avocat spécialisé dans les droits humains, Craig Mokhiber a vécu à Gaza dans les années 1990. Il a régulièrement fait l'objet de critiques de la part de groupes pro-israéliens, notamment pour avoir affiché son soutien au mouvement de boycott d'Israël et dénoncé une situation d'apartheid dans les Territoires palestiniens.
Sollicitée par The Guardian, l'ONU a pris ses distances avec le contenu de la lettre de démission rédigée par Craig Mokhiber. 
"Les opinions exprimées dans sa lettre sont ses opinions personnelles [...]. La position du bureau sur la gravité de la situation dans les Territoires palestiniens occupés et en Israël est reflétée dans nos rapports et nos déclarations publiques", indique un communiqué transmis au quotidien britannique.
La démission de Craig Mokhiber révèle une nouvelle fois les lignes de fracture qui traversent la communauté internationale et les opinions publiques mondiales depuis qu'un déluge de feu s'abat sur la bande de Gaza en réponse aux actes terroristes perpétrés par le Hamas sur le sol israélien.
Chaque semaine, des centaines de milliers de personnes défilent dans le monde arabe, mais aussi à New York, Paris ou encore Berlin en soutien à la population de Gaza. Des manifestants qui s'insurgent contre un "deux poids, deux mesures" du monde occidental, prompt à dénoncer les crimes de guerre commis par la Russie en Ukraine, mais timoré, selon eux, lorsqu'il s'agit de mettre en cause les bombardements israéliens sur des infrastructures civiles palestiniennes.
 
Cas de conscience
Depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, Craig Mokhiber n'a pas été le seul haut responsable à jeter l'éponge. 
Il y a deux semaines, un employé du département d'État américain, chargé du transfert d'armes à l'État hébreu, a démissionné, s'inquiétant des conséquences de ces livraisons pour les civils palestiniens et les perspectives de paix au Proche-Orient.
"Je quitte mon poste aujourd'hui parce que je crois que nous avons atteint la limite de notre action en ce qui concerne la fourniture constante, voire intensifiée et accélérée, d'armes létales en Israël", estimait Josh Paul dans une lettre de démission rendue publique.
Depuis cette annonce, Josh Paul fait le tour des médias pour expliquer son geste après 11 années de bons et loyaux services au sein du bureau militaire du département d'État.
"Ce n'est pas la première fois qu'on est confrontés à des questions morales complexes [...]. Dans le cas de l'Ukraine, par exemple, lorsqu'il a été question d'envoyer des bombes à fragmentation, il y a eu un débat [...]. 
Pour Israël, il fallait juste répondre aux demandes", explique l'ancien responsable interrogé par Radio-Canada.
Par le passé, le conflit israélo-palestinien a déjà provoqué des cas de conscience similaires parmi des responsables occidentaux. 
Début août 2014, Sayeeda Warsi, la première femme musulmane secrétaire d'État au Royaume-Uni, avait annoncé sa démission, affirmant ne plus pouvoir "soutenir la politique du gouvernement" du Premier ministre David Cameron.
Un mois plus tôt, Israël avait lancé l'opération "Bordure protectrice" sur Gaza, la troisième offensive majeure contre le Hamas depuis sa prise du pouvoir en 2007 dans l'enclave palestinienne. 
En un mois et demi, cette opération avait fait plus de 2 000 morts côté palestinien, essentiellement des civils, selon les services locaux de santé. De son côté, Israël avait déploré la mort de 67 soldats et six civils.

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