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Etat des lieux de la mise en œuvre de la gratuité de l’enseignement de base dans les écoles conventionnées catholiques en


 


I.             L’Etat de la mise en œuvre de la gratuité dans les écoles catholiques

6.   Pour mieux évaluer la mise en œuvre de la gratuité de l’enseignement de base dans les écoles catholiques, il convient d’avoir présent à l’esprit le nombre des écoles, des élèves et des enseignants payés non payés. Ce qui nous permet de bien  apprécier en termes de pourcentage la mise en pratique de cette disposition constitutionnelle et de bien nous s’imprégner des difficultés relevées.

A.  Tableaux statistiques

-      Au moins 39.968 (soit 16%) NU dans l’ensemble du réseau catholique ;

-      Au moins 883 (soit 0,4%) NP dans l’ensemble du réseau catholique.

7.   De ce qui précède il ressort que l’église catholique en RDC gère au moins 40.851 (16,1%) enseignants NU et NP dont 13.566, soit 33% à l’école primaire qui travaille sans être payés par l’Etat. Une situation qui ne peut pas laisser indifférents les pasteurs car ces enseignants sont des parents qui ont aussi beaucoup des charges à leur actif.

B.  Le pourcentage de la mise en pratique de la gratuité

a.   Ecoles primaires (12.616 écoles)

II.           Difficultés/conséquences

8.   La mise en pratique de la disposition constitutionnelle de la gratuité de l’enseignement dans le contexte actuel fait face à certaine difficultés dont il faut tenir compte dans la recherche d’une solution efficace :

1)   Le surpeuplement des classes. L’absence des infrastructures pour accueillir les nombreux enfants que la gratuité a amenés à l’école ;

2)   La démotivation des enseignants NU, NP et les autres mécontents de leur traitement (non-paiement du 2eme et du 3 eme palier) avec comme conséquence les arrêts récurrents des cours occasionnés par le boycott de l’enseignement et des grèves blanches ;

3)   L’insuffisance des frais de fonctionnement des bureaux gestionnaires et des écoles dont une partie est utilisée pour soulager les NU et les NP ;

4)   Le non-respect du programme généralement non achevé à cause des absences des enseignants ;

5)   Le délabrement avancé des infrastructures scolaires faute des frais d’entretien conséquents ;

6)   Le manque d’imprimés, de matériels didactiques et des manuels scolaires ;

7)   Le dépeuplement des nouvelles écoles agréées mais non budgétisées pour gonfler les anciennes écoles budgétisées ;

8)   Le manque des frais de déplacement pour les responsables des bureaux gestionnaires ;

9)   Toutes les difficultés annoncées ci-dessus conçurent inévitablement à la baisse sévère de la qualité de l’enseignement.

III.          Recommandations

9.   De ce qui précède, nous constatons que la gestion de la gratuité souffre d’un déficit de leadership au sein du secteur éducatif, caractérisé par des actions de court terme, l’absence de vision, de planification et de budgétisation dans la durée.

10.               Plusieurs instructions du Ministère et du secrétariat général ont visé les effets et non les problèmes de fond et dans certains cas, ils ont eu pour conséquence d’ouvrir des brèches défavorables à la bonne gestion et à la consolidation de la gratuité.

11.               Ainsi pour assurer l’efficacité et la pérennité de la gratuité, la CENCO recommande :

1)   De revisiter la création des provinces éducationnelles et des bureaux gestionnaires budgétivores de manière à les réduire si possible en tenant compte de la proximité ainsi que de la disponibilité financière.

2)   De rationnaliser la création des écoles et des bureaux gestionnaires ainsi que l’octroi des arrêtés via un processus participatif, transparent et respectueux des normes.

3)   De procéder au paiement de tous les enseignants NU trouvés en poste au moment de l’annonce de la gratuité.

4)   De reformer en profondeur le SECOPE pour garantir la traçabilité et la transparence dans la gestion des fonds mis à sa disposition par le trésor  public pour la paie des enseignants et revoir le contrat avec les institutions financières chargées de la paie des enseignants.

5)   De revoir la rémunération des enseignants en tenant compte du cout de la vie : logement et transport en milieu urbain et prime de brousse pour les enseignants des milieux ruraux, conformément au statut des carrières au sein des services publics. Le  montant du premier palier, à savoir 170$ est devenu insignifiant par rapport au cout de la vie, surtout en ville.

6)   D’augmenter les frais de fonctionnement des écoles et des bureaux gestionnaires.

7)   De soutenir la gratuité par des financements alternatifs de l’éducation à travers des taxes et des impôts au bénéfice de l’éducation, des apports de financements du secteur privé gérés de manière transparente par des commissions tenues par les parties prenantes et les partenaires éducatifs.

8)   De respecter les procédures en place et activer les mécanismes de contrôles indépendants et l’application des sanctions.

9)   De mettre en place un cadre de concertation impliquant les gestionnaires pour évaluer et améliorer dans la mesure du possible la prise de décisions en rapport avec la gratuité de l’enseignement.

CONCLUSION

12.               Du présent état des lieux, il ressort clairement que, conformément à la décision du président de la république, dans 98,8% de nos écoles primaires, les parents ne paient rien pour la scolarité de leurs enfants. Les écoles conventionnées catholiques ne se sont donc pas comportées de manière à saboter la disposition constitutionnelle de la gratuité de l’enseignement de base. Bien au contraire, elles ont essayé de trouver, désespéramment, des solutions locales face aux problèmes non résolus par le ministère de tutelle au point de cautionner certaines injustices pour sauver la politique de la gratuité, notamment la ponction des frais de fonctionnement déjà modiques et le fait de faire travailler les élevés pour l’autofinancement. Encore que les résultats de ces solutions injustes n’en sont pas une. Comment un enseignant peut-il vivre avec 10000FC, soit 5$ mensuellement ?

13.               Quant à 1,2% des écoles des grandes villes où les parents sont amenés à contribuer, la CENCO considère que c’est une désobéissance qu’il ne faut pas encourager mais qu’il faut aussi gérer avec humanité considérant la condition de ces enseignants et les conséquences de manque d’une solution adéquate.

14.               Somme toute, il n’y a qu’une solution efficace pour sauver la gratuité de l’enseignement, à savoir la prise en charge convenable des enseignants et les conséquences de manque d’une solution adéquate.

15.               La CENCO reste déterminée à accompagner le processus de la gratuité de l’enseignement de base qu’elle considère irréversible.

Notre vœu est que la nouvelle gouvernance que le peuple congolais attend impatiemment se penche d’urgence sur ce dossier car dans les conditions actuelles, la gratuité de l’enseignement risque de se transformer en une bombe qui compromettra l’avenir de nos enfants et détruira davantage notre pays, la RDC.

 

 

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