Faire un don
Abonnez-vous
  • Flash
    info 1

    Vous êtes sur le site global officiel du Groupe Explorateur International, Kinshasa RD Congo
  • Flash
    info 2

    Connaissez vos droits et défendez les !

Grève en France: la question des salaires et des réquisitions au cœur de la mobilisation

Avec RFI
Quarante-huit heures après la « Marche contre la vie chère » des partis de gauche, les syndicats CGT et FO notamment, appellent les salariés de tous les secteurs à faire grève et manifester ce mardi pour les salaires et contre les réquisitions.

L'annonce de cette journée de mobilisation interprofessionnelle a été faite jeudi par la CGT, FO, Solidaires, la FSU et les organisations de jeunesse Fidl, MNL, Unef et la Vie lycéenne. La question des salaires sera au cœur de la mobilisation. Car l’inflation pèse sérieusement sur le porte-monnaie des Français. Elle a atteint en septembre 6,5% sur un an. La hausse des produits alimentaires, elle, a atteint près de 10%. Une situation intenable pour les Français d’autant que les salaires, eux, n’augmentent pas.  
« Ce qu'on demande, c'est 500 euros de plus par mois, par rapport à l'inflation qui galope depuis un certain temps », explique à RFI Anthony Auguste, cheminot à Paris et délégué Sud-Rail. « À la SNCF, la dernière augmentation significative a eu lieu en 2014, alors que le coût de la vie, lui, ne s'est pas arrêté », insiste-t-il. Face à ce mécontentement, plusieurs entreprises ont annoncé ces dernières semaines des primes exceptionnelles. Mais ces augmentations sont jugées insuffisantes. La CGT réclame 10% de hausse pour soutenir le pouvoir d’achat des salariés.
Ce qui se passe dans les raffineries ouvre la voie à quelque chose de légitime : on ne peut plus avoir un système où vous avez une explosion des profits pendant que les autres se serrent la ceinture.
Emmanuel Macron monte en première ligne
Cette journée de grève a lieu dans le prolongement des actions des salariés de l'industrie pétrolière, et en réaction à la décision du gouvernement de recourir à l'arme des réquisitions pour faciliter la distribution de carburant, une démarche qui, d'après le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez, a « mis le feu aux poudres ».
Le gouvernement, lui, n'a pas l'intention de l'abandonner. Affirmant que « le temps de la négociation était passé », le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a appelé lundi sur BFM TV à « libérer les dépôts de carburants et les raffineries ». Selon le ministère de la Transition énergétique, le dépôt de Feyzin (Rhône) devait ainsi être réquisitionné ce lundi à partir de 14h, en plus de celui de Mardyck (Flandres).
Sur cette question du carburant, Emmanuel Macron veut une solution « le plus vite possible ». Le chef de l'État, qui se dit « aux côtés de ceux qui galèrent et en ont assez », veut une sortie de crise rapide. Car la situation ne s'améliore pas, le président l'a reconnu, lui qui avait pourtant promis il y a quelques jours un retour à la normale pour cette semaine.
Alors, à la veille de cette journée de grève, Emmanuel Macron a remis les mains dans le cambouis. La semaine dernière, c'est Élisabeth Borne qui avait réuni les ministres à Matignon, cette fois-ci, c'est lui qui les a convoqués à l'Élysée, rapporte Valérie Gas, du service Politique de RFI. Une députée proche du président reconnaît qu'il y a eu un retard à l'allumage au gouvernement dans la gestion de la grève chez les pétroliers. « Ils ont été surpris », affirme-t-elle. Et l'explique par la difficulté à désigner celui qui devait prendre le « lead » pour gérer le début de la crise, entre Bruno Le Maire, Agnès Panier-Runacher et Élisabeth Borne qui était en Algérie.
« Taper fort »
Force ouvrière, qui n'avait pas participé à la précédente journée de mobilisation interprofessionnelle à l'appel de la CGT, le 29 septembre, a cette fois franchi le pas. « La réquisition, c'est inacceptable et ça n'est jamais la bonne solution », a expliqué son secrétaire général Frédéric Souillot sur Public Sénat. Autres sujets de mécontentement : le durcissement à venir des règles d'indemnisation des chômeurs et la réforme des retraites attendue pour la fin de l'année.
« C'est vraiment le moment que l'on attend. On ne sait pas dans quoi on s'embarque, mais ce dont on est sûr, c'est que pour instaurer un rapport de force suffisant, il faut taper fort », assure Anthony Auguste, de Sud-Rail, tablant sur un mouvement qui va durer. Responsables syndicaux et gouvernement seront particulièrement attentifs au nombre de grévistes, notamment dans les secteurs stratégiques – transports, énergie... –, et aux éventuels appels à la grève reconductible qu'ils pourraient décider, par exemple dans le secteur ferroviaire. Cette journée sera aussi l'occasion de mettre en lumière des secteurs moins visibles, comme l'agroalimentaire ou les « oubliés du Ségur » du médico-social, selon Philippe Martinez.
Si la journée du 29 septembre avait vu environ « un million de salariés » cesser le travail, la secrétaire confédérale de la CGT Céline Verzeletti espère cette fois-ci « deux ou trois fois plus ». « Cela va monter crescendo », veut-elle croire. Dans la fonction publique, le préavis de grève couvre la période du 18 au 31 octobre, ce qui est selon elle inhabituelle.
La « Marche contre la vie chère » conduite par Jean-Luc Mélenchon dimanche à Paris est de bon augure pour la suite, pense-t-elle. La manifestation a réuni 140 000 participants selon les organisateurs, 30 000 selon une source policière et 29 500 selon un comptage du cabinet Occurrence pour un collectif de médias. L'ancien candidat à la présidentielle a salué un « immense succès » et l'émergence d'un « nouveau Front populaire ».
Après l'avoir envisagé, la CGT avait elle décidé de ne pas participer à cette Marche, disant préférer des revendications sur les « salaires » plutôt que sur la « vie chère ». Nous souhaitons qu'« on favorise plutôt les mobilisations sociales et l'unité la plus large des organisations syndicales », a dit lundi Philippe Martinez, défendant avec ardeur « l'indépendance des organisations syndicales vis-à-vis des politiques ».
Cette journée de mobilisation devrait entraîner une perturbation des trains régionaux, avec un TER et un train Intercités sur deux en moyenne, ainsi que sur les réseaux d'Ile-de-France. Cette grève ne touchera en revanche qu'à la marge le trafic TGV et quasiment pas le métro parisien.

Page précédente!

    Ecrire un commentaire


    KECW


    Commentaires

Grève en France: la question des salaires et des réquisitions au cœur de la mobilisation Grève en France: la question des salaires et des réquisitions au cœur de la mobilisation

Aimer & Partager